Si vous souhaitez une lecture différente, divertissante et profonde toute à la fois, alors vous aimerez « Sur les ossements des morts » d’Olga Tokarczuk. Un polar en Pologne ? Oui. Un livre militant ? Un peu. Drôle ? Absolument. Grave ? Aussi.
« Je suis à présent à un âge et dans un état de santé tels que je devrais penser à me laver soigneusement les pieds avant d’aller me coucher, au cas où une ambulance viendrait me chercher en pleine nuit. »
Dès la première phrase, le ton est donné. Janina, notre héroïne (qui déteste son prénom)
découvre un soir un de ses voisins mort effondré dans sa cuisine dans une position surprenante. Est-ce possible qu’il se soit étouffé avec un os de biche ? Quelle coïncidence, elle a cru apercevoir un groupe de biches justement avant d’entrer dans la maison. C’est alors qu’une série de meurtres inexpliqués a lieu dans la région. Il s’agit de la vengeance des animaux, dit Janina à qui veut bien l’entendre. Ne sont-ils pas tous chasseurs, ceux qu’on a retrouvé morts ? Passionnée d’astrologie, elle cherche des réponses dans la position des étoiles, qui peut nous donner la date de notre mort, affirme-t-elle. Forte de ses convictions, elle écrit des lettres à la police, Nombreux sont ceux qui la prennent pour une folle. Autour d’elle, une galerie de personnages uniques : Matoga, le voisin peu disert, Dyzio, l’ami qui traduit William Blake, Bonne Nouvelle et son magasin de fripes…
Janina mène son enquête, la police aussi. Et le coupable ne sera pas celui qu’on croit.
Sur les ossement des morts.. Edition Libretto. 2012.
Olga Tokarczuck a reçu le prix Nobel de littérature en 2018.