Olive Kitteridge
Une petite ville du Maine au Nord-Est des Etats Unis, une femme Olive Kitteridge, professeure de mathématique à la retraite, « grande et grosse, avec des attaches épaisses », son mari pharmacien à la retraite, et d’autres : un ancien élève qui n’a plus gout à la vie, plusieurs couples dont on partage l’intimité ou l’absence d’intimité, une femme qui découvre l’infidélité de son mari, une adolescente qui s’enfuit, un veuf riche mais si seul… Au fil des 13 nouvelles qui composent le livre (qui fonctionnent tout autant comme les 13 chapitres d’un roman) on découvre Olive Kitteridge, tour à tour bourrue, généreuse, imprévisible, on s’immisce dans la vie de ses voisins, sa famille, ses anciens élèves, son fils… leurs joies, leurs peines, leurs conflits, leurs complexités dans des vies pourtant banales.
Au fil de livre, ils cheminent et nous avec eux, ils apprennent, souffrent, essayent, rêvent (d’un amour qui dure et d’une mort sans souffrir).
« Ça me tue, ça me rend malade que mon fils me déteste. Je ne me souviens pas du passé de la même façon que lui… Ça doit être aussi de ma faute. Henry me disait souvent que je ne demandais jamais pardon. Et peut-être qu’il avait raison… Il avait raison. »
Ce qui fait la réussite de ces rencontres, c’est l’écriture d’Elisabeth Strout, d’une intelligence et d’une sensibilité rares. Elle fait de nous des observateurs éclairés : avec ou sans la compagnie d’Olive, nous entrons dans la vie de chacun et finissons par nous demander nous aussi la part du destin dans les accidents et les réussites que la vie réserve à chacun.
« Olive Kitteridge » d’Elisabeth Strout. Prix Pulitzer 2009. Livre de poche.